Le naturisme à travers les âges. Par Bruno Saurez

Le naturisme à travers les âges, une évolution continue

« Depuis l’apparition du concept à la fin du XVIIIème siècle, il s’avère être une réalité en continuelle transformation et complexification. Ce mécanisme entraîne la cohabitation, en particulier au XXème siècle, de différentes approches. Ainsi, on ne devrait pas parler du naturisme, mais des naturismes » (Sylvain Villaret « Naturisme et éducation corporelle », page11, janvier 2006).

Le naturisme n’est pas un concept qui serait en dehors du temps, il s’inscrit dans la société, reflétant parfois ses travers, mais adoptant souvent ses qualités. Contrairement à ce que beaucoup de naturistes pensent, notre mode de vie n’a cessé d’évoluer avec le temps. Les piliers que sont les valeurs fortes de l’éthique naturiste ont peu changé, mais les aspirations et les attentes des naturistes ont varié jusqu’à nos jours. Cette diversité est notre richesse, ne la nivelons pas vers le bas en restreignant la définition de notre pratique à une ou deux convictions ou activités. Voici une courte rétrospective, non exhaustive, de ces différents courants de pratiques et de pensées.

La nature pour guide, natura médicatrix

Le mot « naturisme » apparait en France au XVIIIème siècle. Le premier à l’évoquer est Théophile de Bordeu en 1768 dans son livre « Les recherches sur l’histoire de la médecine ». En 1778, le Dr Antoine Planchon l’utilise pour la première fois pour le titre de son ouvrage « Le naturisme ou la nature considérée dans les maladies et leur traitement conforme à la doctrine et à la pratique d’Hippocrate et de ses sectateurs ». Il n’est pas question ici de nudité mais de l’instauration d’une nouvelle médecine. Le mot « naturisme » signifie « prendre la nature pour guide », il est préféré à « vitaliste » qui n’englobe pas suffisamment le concept de nature médicatrice. 

Je vous fais grâce des différents courants de pensées qui règnent à l’intérieur même de ce naturisme médical. On le décrivait comme étant la doctrine « de la juste mesure », il avait souvent un rôle d’arbitre entre deux modes de pratique médicale : la médecine expectante, se référant tour à tour à Dieu ou à l’âme et la médecine agissante, siège du scientisme et de l’allopathie. 

Elisée Reclus, une étape fondamentale pour le naturisme

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, un géant de la pensée marque son époque : Elisée Reclus. Ce géographe et philosophe français fut le premier écrivain à associer clairement naturisme et nudité. Ses articles et conférences à partir de 1860, avant les premiers écrits allemands sur le sujet, puis ses livres Histoires d’un ruisseau (1869) et surtout L’Homme et la Terre (publication posthume 1905-1908) sont la première théorisation de la nudité. Si auparavant, on parlait de nudité pour raison de santé, ce protestant anarchiste développa l’idée que la nudité n’était pas exclusivement thérapeutique mais était source d’un plaisir sain, et que la nudité en commun pouvait rendre la société meilleure en atténuant les différences sociales, en créant du respect pour le corps et de la convivialité. Jusqu’au début du XXème siècle, le naturisme est principalement pratiqué par des anarchistes. Prenant à contre-pied les mentalités de l’époque, ils voient dans la nudité un signe de progrès pour l’humanité. Ernest Armand, dans le journal anarchiste « L’en dehors » continuera à défendre l’idée d’une société libertaire jusqu’à la seconde guerre mondiale en s’appuyant sur les écrits d’Elisée Reclus. 

Ce naturisme-là est contestataire et transgressif, il remet en cause la place de l’homme au sein de la société et le fait qu’il soit réellement civilisé.

On passera ici sous silence la nudité du bon sauvage de Jean-Jacques Rousseau que le Dr Joseph Poucel qualifiait de « faux naturisme ». Rousseau qui pourtant fut une des sources d’inspirations des naturistes allemands. 

Passer d’un naturisme sauvage et solitaire à une pratique en commun et reconnue

Grâce à un article de Marguerite Le Fur, journaliste au Mercure de France, paru en novembre 1912, les Français apprennent ce qui se fait en Allemagne. Outre-Rhin, on compte déjà plus de trois cents sociétés naturistes (source « Naturisme et éducation corporelle », page 57). Alors que les Français se réunissaient en petit comité en pleine nature, ils découvrent qu’en Allemagne, des parcs de plusieurs hectares sont privatisés par les naturistes. Pour beaucoup, l’Allemagne devient l’exemple à suivre. Il est porteur d’idéaux de paix, de justice, de simplicité et d’altruisme, ce naturisme était voué à un « rapprochement fraternel entre les peuples ».

Nos Français veulent aussi se regrouper et c’est autour de Kienné de Mongeot qu’ils le feront en 1926. La revue « Vivre d’Abord » sera l’édifice sur lequel le naturisme français va se construire avant la seconde guerre. Avec Kienné De Mongeot, une conception nouvelle commence à poindre dans le naturisme hexagonal : la beauté. Il aura à cœur que les naturistes acceptent la dimension érotique, mais non pornographique, de la nudité, le point culminant de cette pensée étant ses revues « Eros » en 1946 ». Ce sera un infatigable défenseur des valeurs morales et libératrices du naturisme. Avec lui, le naturisme s’inscrit dans une « Culture des corps » inspirée par la méthode naturelle de Georges Hébert et il est fasciné par le passé de la Grèce antique. Proche des sensibilités artistiques de l’école de danse de Malkowsky et d’Isodora Duncan, il tentera de toujours inclure dans ses publications un parallèle entre l’art et la nudité. On peut considérer « son naturisme » comme étant destiné à une élite, une classe sociale aisée, lettrée, appartenant à une fraction de la droite progressiste en matière sociétale. Kienné de Mongeot emploiera le mot « gymnosophie » pour désigner le mouvement qu’il veut impulser en France. Sa vision est clairement réformatrice et intellectuelle. La réintégration du corps humain dans son ensemble pour lutter contre l’hypocrisie de la société sera son combat.

Au sein du Sparta Club et des ligues Vivre, plusieurs tendances émergent. M. Didier, de la section d’Alger, prend le premier son indépendance, clairement partisan de la nudité intégrale, il n’est cependant pas d’accord pour faire du nu son cheval de bataille comme Kienné de Mongeot. Il voit dans cette quête absolue une fixation qui lui déplait. Il préfère mettre en avant d’autres principes comme la nécessité de prendre soin de son corps par le biais de la gymnastique. Il a peur que le nu ne l’emporte sur tout le reste et suscite des incompréhensions. Chez M Viard, co-fondateur de Vivre, c’est l’aspect psychologique qui prime avant tout. Il crée son propre organisme « Calme et santé », son slogan est de « maintenir en bonne santé ceux qui se portent bien, guérir par des moyens naturels ceux qui sont malades ».  Chez le Dr Pathault, autre co-fondateur de Vivre, c’est l’aspect médical, hygiénique et sanitaire qui doit être mis en avant. La nudité passe au second plan.

Au même moment, en 1931, les Durville s’installent au Levant en achetant un morceau de terrain qu’ils nomment Héliopolis. L’application de leurs conceptions médicales au sein de leur institut, créée en 1913, assure la succession de leur père Hector Durville tout en appliquant une nouvelle orientation : l’hypnose et le magnétisme. Au Levant, la nudité est officiellement interdite ; en réalité, elle est pratiquée dès que les bateaux, et les autorités, tournent le dos. Leur île leur fournit un isolement que Physiopolis, à l’île de Platais, ne leur permettait pas. A Héliopolis, on pratique un naturisme libre, c’est une conception nouvelle et quelque fois mal comprise, même de nos jours. La nudité n’y est pas obligatoire comme dans un centre de la Ligue Vivre, elle est libre, chacun fait comme il veut. Le port du minimum n’est rien d’autre qu’un pied de nez aux autorités qui obligent les Levantins à être habillés. Ce morceau de tissu fera la réputation du lieu, presque plus que la nudité intégrale, pratiquée depuis les origines et défendue par les Durville. 

A côté de ces deux géants du naturisme, le « Trait d’union » de Demarquette complète le tableau d’avant-guerre. Demarquette est un dirigeant charismatique mais l’aspect ésotérique de son groupement, créé en 1913, le rend peu accessible. Dans son livre « La pratique du naturisme intégral », édité en 1966, il s’autoproclame comme le véritable fondateur du naturisme en France. Après la « der des der », il se rattache aux convictions des bienfaits de la nudité intégrale développées par Kienné de Mongeot tout en défendant un végétarisme intransigeant et une vision mystique et théosophique de la nudité. Selon lui, il ne peut y avoir de naturisme sans l’application d’une alimentation végétarienne, cette doctrine alimentaire étant à la base de tout. 

Malgré leur diversité, tous pratiquent l’exercice physique au grand air, la pratique sportive est l’élément fédérateur de ces pionniers du naturisme. La nudité, par l’éducation physique, doit aider l’homme à prendre conscience de soi, à s’élever, à éliminer les toxines et à respecter les lois immuables de la nature. 

Des thèses nauséabondes

L’Allemagne, et ses 20.000 pratiquants référencés en 1920, par le biais de ses diverses organisations, devient un modèle qui doit faire école. Beaucoup sont en admiration devant l’apparente réforme de cette société réputée prude. Depuis le milieu du XIXème siècle et ses centres d’héliothérapie, tout ce qui vient d’Allemagne prend une allure avant-gardiste. L’eugénisme est une thèse banale qui fait partie des discours politiques et des conversations de comptoirs de café. Tout le monde en parle. On se relève tout juste des traumatismes de la « grande guerre », la société est affaiblie, beaucoup d’hommes sont encore blessés, amoindris.  Pour les tenants de l’eugénisme, il fallait renforcer les organismes pour relever le pays, les faibles, les alcooliques et les fous étaient une nuisance et, si on ne pouvait les aider à se relever, il ne fallait pas qu’ils se reproduisent. Les premières mesures raciales allemandes bénéficient d’oreilles attentives en France. Reflet de la société, les naturistes n’échappent pas à la règle, certains rejoignent la « Société française d’eugénique », créée en 1913, qui sera rebaptisée « Ecole d’Anthropologie » en 1928. On y retrouve quelques membres du comité de Vivre comme Richet, le Dr Edouard Toulouse. Humbert dans son livre « En pleine vie » (1930) parlera aussi ouvertement de ces thèses eugéniques où la société devrait euthanasier les malades mentaux, et aider à mourir dignement les pauvres qui vivent dans des taudis avec des gamins car tous sont un poids pour le pays. Nous sommes ici dans un naturisme dont les valeurs sont très éloignées des nôtres ; pourtant, ils se déclarent bien naturistes. Cette vision élitiste concerne une branche du naturisme vivement désavouée par les héritiers spirituels de Reclus, car se référant abusivement au darwinisme compris de travers. C’est le paroxysme d’une vision naturiste hygiéniste en vue d’élever les hommes vers une prétendue perfection. Cela fait aussi partie de notre passé, ne l’excluons pas de nos mémoires. Il convient cependant d’insister sur le fait que les thèses extrêmes développées par J. Humbert étaient partagées par une minorité de naturistes et que la majorité avait une vue profondément humaniste de la société. A l’opposé, les « naturistes rouges » apparaissent en novembre 1932, dans les colonnes de l’Humanité. Le mouvement appelle à une pratique prolétarienne pour lutter contre ce nouveau naturisme commercial qui prend forme au Levant. Un centre gymnique sera même ouvert à Noisy-Le-Grand. En définitive, c’est ici l’illustration parfaite de ce que l’article développe : autour d’une pratique en apparence identique, des conceptions sont diamétralement opposées.

Se déclarer naturiste mais contre la nudité

Ce n’en est pas pour autant fini du naturisme médical. Les médecins naturistes voient, dans le développement de l’industrialisation, l’évolution des espèces et la découverte de la microbiologie par Pasteur, les preuves de ce qu’ils avancent : l’organisme est capable de s’adapter lui-même sans intervention extérieure chimique irraisonnée et l’urgence d’agir pour sauver l’individu de l’insalubrité qui règne dans certaines villes s’impose. Parmi eux, le Dr Carton, par ses nombreux ouvrages et les guérisons de ses patients par les enseignements de la médecine hippocratique se construit une solide réputation dès 1912. Il se déclare médecin naturiste mais il est contre toute forme de nudité et dès cette époque et aujourd’hui encore des naturistes lui dénient cette enseigne sous laquelle il vendait ses soins et ses livres. D’après lui, ceux qui défendent la nudité sous prétexte de naturisme, dénaturent profondément le concept et meurtrissent la profession médicale. D’autres prennent la même voie que le Dr Carton ; c’est ainsi que l’on trouvera des « camps de naturistes » ou la nudité est interdite comme au « camp de Chevreuse » en 1937. Nous sommes ici dans une conception du naturisme uniquement à but hygiénique où le mode de vie consiste à manger sainement, voire à suivre un régime végétarien et à faire du sport au grand air, la nudité intégrale y étant exclue.

Mais le Dr Carton n’a jamais rien fait pour développer le naturisme. Et les grands noms de la médecine naturiste militante prônent  la nudité intégrale. Deux exemples parmi tant d’autres : Fougerat de Lastours et Poucel. Tous deux voient dans la nudité un moyen de se régénérer au contact des éléments naturels et d’endurcir les organismes. Tout en insistant sur les dangers d’une exposition prolongée au soleil, le Dr Poucel préconise un jour de naturisme par semaine (« Le naturisme et la vie », 1933). Quant au Dr Fougerat de Lastours, qui possédait un bungalow à Montalivet, comme d’autres pionniers de « Monta », il s’était entraîné au froid et ne se rhabillait que par des températures qui sembleraient  très fraîches à la plupart d’entre nous. Soulignons ici que la majorité des médecins ne soutenait pas forcément l’alimentation végétarienne. A ce sujet, ils avaient un discours étonnamment moderne « Mangez de tout, de façon équilibrée et sans excès ». Par contre, ils étaient férocement hostiles au tabac. Le Dr Poucel créera même la Ligue contre le tabac qui sera affiliée à la FFN. L’éducation et la prévention étaient le maitre mot de leurs convictions gymniques. 

Nudisme ou naturisme ?

Pour éviter tout quiproquo, certains naturistes décidèrent d’associer systématiquement le mot « nudisme » au mot « naturisme » afin d’être plus clairs car, on ne savait plus qui était pour ou qui était contre la nudité. Dans « Le guide naturiste de la vie au plein air » de 1938, on recence des centres naturistes gymniques, semi-gymniques ou avec l’intitulé « nudisme intégral interdit » ou « port de maillot une pièce obligatoire pour les femmes ». Bref, le journaliste et photographe Robert Hernandez, alias Bob Harvest, décide d’employer ce terme en 1957 pour que les choses soient plus compréhensibles. Il n’est pas le premier, d’autres l’ont employé avant la guerre, mais, lui en fait une promotion effrénée. Il écrit un livre qui fera débat (« Je suis un nudiste ») et publiera une revue « Nudisme et santé ». Mais le mot ne passe pas ; pour beaucoup, c’est sous-entendre, qu’en réalité, le seul but de la démarche est d’être nu. Ces « premiers nudistes » ostensiblement déclarés sont vivement critiqués par les anciens, à tel point qu’Albert Lecocq doit faire une mise au point dans le n° 7 de la Vie au Soleil de mars 1950 : « Le nudisme est l’un des principes naturistes et constitue donc un des chapitres de la doctrine. Ce mot a d’ailleurs été souvent galvaudé, mais il est nécessaire d’en comprendre surtout l’esprit ; il s’agit de l’héliose, des bains d’air et d’exercice, pris en nudité. (….) Certaines personnes (nudistes) sont amenées à pratiquer avec facilité la gymnité intégrale sans raisons très précises ni idéal de vie meilleure ». Par la suite, Albert Lecoq finit par récuser le mot « nudisme » comme générant plus de malentendus qu’il n’en dissipait. 

L’ère de l’hédonisme sera un changement radical par rapport au naturisme d’avant-guerre qui avait la volonté de changer la société en ayant une vision à long terme extrêmement ambitieuse. Le cataclysme planétaire de la seconde guerre ne fera qu’accentuer ce sentiment profond de désillusion par rapport aux espérances passées.

Nous ne dirons pas que le naturisme après les années 50 est moins ambitieux que celui des années 30, il est juste différent. Il est vrais qu’en apparence, il semble moins riche, nous l’aborderons dans le second volet et analyserons sur quel plan il s’est diversifié.

Cet article a 11 commentaires

  1. FLOCH

    Très bien écrit bravo.
    Où avez vous toutes ces références ?
    De la docu perso ou trouvé sur le net ?
    En tout cas chapeau

    1. Bruno Saurez

      Essentiellement dans les livres cités dans l’article et des recherches dans les magazines de l’époque.
      Merci. La suite pour très bientôt.

  2. Bart

    Excellent visuel qui illustre parfaitement les avancées sociales et culturelles dues au Front Populaire.
    Le texte de Bruno est intéressant.
    Juste une remarque, Elisée Reclus était certes un militant et théoricien anarchiste, mais pas protestant comme il est dit. Ca pose à confusion. Son père était pasteur et rigoriste et c’est des souffrances de son enfance qu’Elisée s’est forgé un esprit libre penseur en reniant sa religion de départ.
    Ensuite, tout un pan de l’histoire du naturisme versus anarchiste est omis. Je veux parler des milieux libres qui voulaient vivre en anarchistes à la Belle Epoques sans pour autant attendre le grand soir ou les révolutions et qui ont mis en pratiques leurs idées au sein de colonies anarchiste.
    Je veux bien me charger avec plaisir, de rédiger un texte à ce sujet pour compléter l’exposé de Bruno, afin que tous les versants du naturisme de nos pionniers soient évoqués sans n’en omettre aucun.

    Quelques liens pour y voir plus clair :
    http://endehors.net/news/y-en-a-pas-un-sur-cent-et-pourtant-ils-existent-les-naturistes-anarchistes

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/jeanne-humbert-en-pleine-vie-200373#commentaires

    http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article8928

      1. Bruno Saurez

        Je dis bien dans l’introduction que cette rétrospective ne se prétend pas être exhaustive, ce serait prétentieux de ma part.

        1. Bart

          J’en conviens et je respecte et apprécie ton travail trés fourni.

    1. Oli

      Bart dans les référence que tu donne on y écrit peut ou pas le naturisme,

      mais on y parle essentiellement de sexualité et d’organisation politique « anarchiste et références religieuses »

      Le naturisme n’est pas une sexualité ?, une politique ? ou une religion ?,
      c’est un choix de vivre nu dans le respect de soi, des autres et de la nature

      Je suppose que c’est pour cela que Bruno Saurez s’en tiens uniquement aux références du  » naturisme à travers les âges »

  3. Bart

    Pour apporter une autre point de vue qui se discute forcément.
    Bruno tu ne parles que de l’eugénisme négatif qui est à vomir, j’en conviens et qui a produit la solution finale par les nazis.
    Tu y inclues Jeanne Humber qui elle se réclamait au contraire certes d’un eugénisme mais que je qualifierai de positif et humaniste, selon la définition même d’Arnaud Baubérot :
    « L’eugénisme positif, soucieux d’élever la qualité physique et morale des individus s’attache à promouvoir l’hygiène et l’éducation » Son pendant « L’eugénisme négatif, pessimiste quant aux possibilités d’améliorer l’individu, cherche à éliminer les tares héréditaires en prévenant leur passage à la génération suivante par l’imposition d’un certificat d’aptitude au mariage ou de manière plus radicale par la stérilisation des populations considérées comme dynamiques (jusqu’à opérer par assassinat dans le cas de l’Allemagne nazie) » (page 429 de la thèse d’Arnaud Baubérot sur l’histoire du naturisme en France.
    L’eugénisme positif porté en majorité par les anarchistes a donné l’essor plus tard aux mouvements pour le planning familial et aux mouvements féministes pour jouir de son corps sans entrave sans procréer pour autant.
    Je te joins mon article consacré au roman de la Jeanne : « En pleine vie » qui explique son engagement humaniste, anarchiste et pacifiste.
    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/jeanne-humbert-en-pleine-vie-200373#commentaires

  4. Bart

    Je me permets un nouveau commentaire concernant ton excellent article qui touche à l’éducation populaire dont tu donnes une synthèse hors pair.
    Cette volonté de retourner aux bases de notre éthique du mouvement naturiste passe forcément par cette phase au retour à l’éducation populaire. Elle nous ouvre des arcanes fraternelles de nos valeureux pionniers (femmes et hommes bien entendu), bien loin je trouve du naturisme actuel par trop hédoniste et éloigné des préoccupations sociales et culturelles pourtant vitales, surtout dans le contexte du coronavirus et de ses implications politiques.
    Le mouvement naturiste a toute sa place dans les mouvements d’éducation populaire et devrait y retourner et s’y impliquer dans une optique militante.

  5. Bart

    Une contribution libertaire à propos de la thématique de « la camaraderie amoureuse », appelée aussi l’amour libre.
    En pages 22 à 24, Bruno, tu trouveras quelques concepts et analyses concernant le nudisme, versus anarchiste. Histoire encore de prouver que ce mode de vie et ses implications à leur époque les ntéressaient et étaient vécus par les anarchistes ! Le nudisme comme forme révolutionnaire d’émancipation et de socialisation, en effet !
    https://fr.calameo.com/read/0014076302a4cabd743a8?fbclid=IwAR0_TBEcUGgmwDAy0x8OxBEQoa8KCCmWL-yFqwO1eFaqbKUuZ8UkWwUP99w

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