Anecdote historique à propos de l’ile du Levant

Documents de Michel Pivert (Fonds ANEP Michel Pivert). Texte de Bernard Andrieu
En avril 1931, les frères Durville deviennent propriétaires de 65 hectares du Levant, ça tout le monde le sait. Michel Pivert, rencontré lors du congrès de la FFN à Bélézy, personnage atypique (pour le moins) mais très grand connaisseur de l’histoire du naturisme et héritier auto-déclaré de Kienné de Mongeot m’avait fait part d’une histoire étonnante dont il m’a jamais envoyé la preuve, malgré mes relances.

En 1929, le Levant a été proposé à Kienné de Mongeot par un député, celui-ci ayant déjà un terrain naturiste seulement depuis un an et demi a refusé. Kienné de Mongeot connaissait les problèmes que rencontraient les Durville avec la nudité intégrale interdite à Physiopolis à l’île de Médan et il leur a proposé l’idée d’acheter une partie du Levant en les mettant en relation avec le député.Une petite retranscription de ces courriers :

André Berthon (1882-1969), député à la chambre des députés écrit le 18 octobre 1929 à Kienne de Mongeot pour lui proposer l’ile du levant : «  J’ai un projet très intéressant l’Ile du levant (mille hectares boisés, climat merveilleux, en face des Maures et qui sert actuellement de tir pour la marine). On pourrait faire quelque chose le très intéressant dans des conditions parfaites » (Berthon, 1929).

Dans la lettre du 17 aout 1930 Berthon précise «  J’ai eu le plaisir de faire votre connaissance à propos d’une des iles d’Hyères le «  Levant ». Cette ile magnifique a plus de 1000 hectares sert de lieu de tir pour la marine !!! je comprends d’ailleurs les difficultés d’utilisation c’est ce qui explique qu’elle était dans cet état au avec aucun moyen de transport.
Aujourd’hui  je me permets de vous écrire pour qu’à l’occasion vous réfléchissiez à une utilisation possible d’une propriété qui le possède sur la côte des maures : en voici le signalement sommaire. 27 hectares d’un seul tenant, boisée, pins et chêne et liège. Vue magnifique sur le golfe de St Tropez jusqu’aux Alpes et sur les Iles d’Hyères abrité du mistral à 500 miles environs du bourg de Ramatuelle, ravitaillement, poste…Je la louerais volontiers à un prix à débattre mais modéré avec long bail, possibilité d »’aménagement et de construction.
Elle a été demandée il ya quelques jours pour faire de la culture fruitière et des fleurs vu sa position et son climat imparable en hiver mais il aurait fallu accepter le déboisement jej n’en ai pas eu le courage… »(Berthon, 1930)

Cet article a 2 commentaires

  1. Riondet

    Bonjour M. Saurez,
    un grand merci pour ces précieuses informations.
    Je me nomme Xavier Riondet, j’ai travaillé sur les pratiques naturistes de certains pédagogues de l’Education Nouvelle pendant l’Entre-deux-guerres.
    J’ai vu qu’il était question d’un « G d’Arras ». S’agit-il de Gabriel d’Arras qui a œuvré dans le Trait d’Union de Jacques Demarquette?
    En vous remerciant d’avance et en vous souhaitant une bonne journée.
    Bien cordialement.
    XR

    1. Bruno Saurez

      Bonjour Xavier,
      Je ne peux pas répondre à votre question car je n’ai aucune certitude qu’il s’agisse de la même personne mais ce serait étonnant qu’il s’agisse d’une autre personne vu que les initiales correspondent.
      L’Education Nouvelle n’est pas du tout mon domaine de prédilection dans mes recherches.
      Bonne continuation à vous

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